Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

Accueil > Diaporamas > Curiosités > Ridicule !

Ridicule !

jeudi 15 novembre 2012, par Dominique Villy

Mercredi 14 novembre 2012.

C’est le matin.

Je prends un café à ma terrasse favorite, Place de la Révolution.
Le soleil commence à percer le brouillard, des lambeaux de bleu zèbrent le ciel, il fait bon.
Je jacasse avec deux ou trois habitués, je réponds aux vannes du serveur, particulièrement en verve ce matin. Je tente de lire un article de Libé.

Et tout à coup la musique monte de je ne sais où.

De la vraie musique.

Pas de la musique en boîte.

Une guitare, des percus et deux voix.

Je me tors le coup pour apercevoir qui improvise une scène sauvage, à dix heures du matin.... et je comprends : des drapeaux oranges, des ballons oranges, une camionette découverte sur laquelle sont juchés les musiciens, une autre voiture enrubanée d’orange avec une sono : il y a manif dans l’air, et je n’étais même pas au courant !

Qui dit manif dit photos à faire !

Et comme je n’étais pas au courant, je n’ai pas sous la main mon artillerie lourde !
Mais si, tu sais bien, mes boîtiers magiques, mes zooms à embellir, mes télés à fouiller le passant jusqu’au fond du...

Bon, mes télés, quoi !

Et mon super grand angle, celui avec lequel, d’une scène de quatre potes qui se retrouvent sur la place je fais une foule en délire !

Rien !

Je n’ai rien !

Et manifestement (!) pas le temps de rentrer au bercail prendre le sac...

Mais je sors rarement tout nu : J’ai dans le fond d’une poche le compact qui sauve.

J’avale la dernière lampée de café, je file au centre du groupe qui s’étoffe rapidement.
Et hop ! Je commence à mitrailler, à tailler des portraits, à découper dans le réel. Tchic ! Tchic !Tchic !

La foule s’enfle, les drapeaux sortent des housses, les écharpes aux couleurs des syndicats claquent, les sifflets sifflent, les percus percutent.

Les manifs ont souvent une allure festive, même si les slogans ne sont pas vraiment drôles !

Je traverse les groupes, l’oeil rivé à l’écran et je déclenche, à bout portant, taillant des portraits qui feront date. La lumière est belle, j’empile les images.

L’écran m’affiche une phrase, après chaque cliché, mais je ne prends pas le temps de sortir mes lunettes du fond du sac, pour l’heure, je me concentre sur les cadrages. Tchic ! Tchic !Tchic !

La manif s’organise derrière les voitures sono.

D’abord ce syndicat là, puis cet autre syndicat et enfin ces gars-là, pas organisés en syndicat, pour la bonne raison que leur crédo, à eux, c’est « pas d’organisation ! »

Je suis, je précède, je traverse, je remonte, je redescends.

Et ce fichu écran qui affiche toujours la même courte phrase... Bon, j’ai déjà assuré environ 250 images, je peux faire une pause et chercher les lunettes.

…............................................................................................................................................

« PAS DE CARTE MÉMOIRE »

Quel con !

J’ai retiré la carte du boîtier, hier soir, pour la décharger dans l’ordi........et j’ai oublié de la remettre en place !

QUEL CON !

Depuis une demi-heure, je mitraille dans le vide !

RIDICULE !

Il ne me reste qu’à me précipiter à la boutique (juste à côté) et demander à C. de me donner une carte qui permet de reculer dans le temps.

Il n’a pas ça en rayon.

Alors je prends une carte ordinaire, et je file retrouver la manif.

Et sauver en partie mon reportage....

Portfolio