Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Be Claude, par la compagnie 1 Watt...

jeudi 9 juillet 2015, par Dominique Villy

Voilà, c’est un homme qui lave une vitre. Une vitrine plutôt, grand modèle. C’est Claude. Corps d’arbalète, grosse pêche. Il enduit, il applique, il imprègne, il nettoie, il racle, il se vautre, il épuise, s’épuise, sèche, s’assèche, va au bout de la propreté, de la transparence, comme si, à l’intérieur de lui-même quelque chose voulait devenir aussi radical et prodigieux que le passage de la lumière.

En vérité, c’est peut-être son âme qu’il lave. Ou bien, il fait de la place pour quelque chose.Va savoir. Et parce qu’il y engage toute son énergie, le voilà bientôt profondément libre, au bord des choses et du monde, en déséquilibre parfait, disponible quoi, et naturellement connecté avec l’un des plus grands mystères de la constitution humaine : la part féminine. Aucun homme n’est complet sans cette part là et Claude le sait depuis l’invention de la vitre par un procédé de fusion à haute température.

Dès lors, Claude n’aura de cesse d’exalter sa part féminine (sa PF). Il sent qu’il tient le bon bout de lui-même : ce qu’il ne sera jamais. Grosse magie collée aux fesses, il décolle. Il ne s’est jamais senti aussi vaste. Il possède à présent deux sexes et s’accouple dans la rue avec des poèmes. On pourrait le prendre pour un ange. Ses enfants sont des rires. Il est le père du trottoir, le fils du réverbère, l’amant de tes ailes.

Festival Jours de Danse.

Besançon

Juin 2015

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