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dimanche 8 octobre 2017, par
Fondée en 1994, la compagnie Ex Nihilo fait le choix, depuis maintenant 20 ans, de travailler à l’extérieur : ce n’est pas un simple glissement du lieu de l’art – il ne s’agit pas de glisser/déposer à l’extérieur une forme créée à l’intérieur – mais de faire tout à la fois l’expérience d’une rencontre avec un espace, urbain ou naturel, et d’une relation à l’autre, passant, habitant ou spectateur.
C’est alors d’un double déplacement dont il est question ici et tout d’abord, celui de la danse – c’est le mouvement comme « prise d’espace » au milieu du mouvement de la ville et dans l’immensité de l’espace, de la recherche à la représentation et au travers d’une présence soutenue, régulière.
Et ensuite, nécessairement, un déplacement des séparations dans la répartition de l’espace et des places de chacun : un partage des territoires de l’art qui ouvre une adresse à un large public.
Enfin, donner à voir la danse dans des lieux inhabituels, c’est aussi donner à voir ces lieux par la poésie même du geste, c’est donc également une expérience du regard.
Nous voyons notre usage nomade des lieux comme un emprunt éphémère et léger plutôt qu’une appropriation, un usage qui n’exclut jamais l’autre. Nous plaçons le danseur sur le même sol que « n’importe qui » : c’est un Monsieur tout le monde, mais dont la danse est le langage…
Cette longue pratique a orienté l’écriture de notre danse et a défini une certaine façon d’être dans le lieu, une certaine « mise en corps », un choix d’interprétation. Nous pouvons dire aujourd’hui que nous avons une écriture spécifique, logique et très structurée, accueillant la surprise et réactive à l’imprévu.
Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot
Ex Nihilo tourne en France et à l’international depuis 20 ans avec son répertoire, et partage également son travail en proposant des actions de transmission à travers des workshops, des trainings, des stages et des actions pédagogiques en milieu scolaire auprès de publics amateurs et professionnels.
La compagnie est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication -Direction Régionale des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur et par la Ville de Marseille, subventionnée par la Région Provence Alpes Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône. Soutenue pour ses projets internationaux par l’Institut Français et la Ville de Marseille
Derrière le Blanc (2015-2016)
Création 2015-2016 | solo | 25’ | Intérieur ou extérieur
La peinture a toujours été proche de mon parcours de danseur : les dessins, des croquis, des schémas ont toujours alimentés les annotations des pièces sur les parcours, les mouvements et les silhouettes des danseurs.
Ce projet est né pour le vernissage de l’exposition Grands Formats à KLAP en juin 2015. Animer par la création de ces tableaux représentant des grandes têtes, j’ai eu envie de réaliser en direct.
Peindre au sol, à la truelle sur des plaques de bois permet une approche plus physique. Peindre passe par un engagement du corps, une prise d’espace, traversée de l’élan d’un geste, d’une fougue, la danse n’est pas loin ; je la mets en jeu.
Dans la performance, tout est envisagé en mouvement : le peintre, les objets et le tableau. Plus que la peinture, c’est la matière des éléments qui importe. Des matériaux bruts - carreaux de plâtre, scotch, plaques de bois - sont alors mis en jeu, encombrant l’espace pour devenir acteurs et partenaires de la danse. Utilisant truelles et pinceaux, mines de plomb et acrylique, le personnage est à la fois danseur habité de son mouvement et peintre qui répond par la couleur et le trait, dévoilant progressivement le tableau au public.
Jean-Antoine Bigot
"Tu m’auras alors dit dans la danse
ce qu’est la couleur du bitume
et si tu vois quelque chose d’elle sur la toile
et si le poème s’accroche à l’énergie de la danse
et si c’est avec le même corps qu’on passe
de la danse au poème
de la danse à la peinture
de la peinture au poème
du poème à la danse
etc."
Alexis Pelletier
Derrière le Blanc se décline sous plusieurs formes avec des partenaires ou seul.
A Rouen, c’est avec le poète Alexis Pelletier que s’est réalisée la performance.
A Marseille, c’est avec le musicien Pascal Ferrari, complice de longue date d’Ex Nihilo. Une rencontre en direct entre la danse, la peinture et la musique.