Œil de DOM
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FAUNE, par la compagnie Nue...

vendredi 29 septembre 2023, par Dominique Villy

« Faune » est né de la rencontre entre la sculpture de Paul Dardé : le « Grand Faune », créée en 1920 et actuellement exposée au musée de Lodève, avec la danseureuse Lisandre Casazza.

Corps-Créature :
jouer de la métamorphose et du devenir créature… traverser différents états de mutabilité.
Le geste changeant alterne entre l’immobilité, la lenteur des sensations-perceptions et les états de danse.
La danseureuse a également gardé et développé le côté espiègle, joueur, rieur (moqueur ?), du Faune de Paul Dardé (en effet, ce « Vieux Faune » duquel Paul Dardé disait aux journalistes :
« Il ricane et son rire est méprisant pour les hommes(…) de pouvoir et d’argent médiocres »).

La chorégraphie et la bande sonore sont traversées par le rire : le rire est ici un élément déclencheur de métamorphoses, il impacte le corps de secousses et lui donne une qualité de mouvements sismiques. Il est soustrait à toute psychologie pour devenir une matière corps et son à part entière.

D’une danse parfois proche du sol, accroupie et à quatre pattes, qui convoque un bestiaire imaginaire, d’une danse autour du tremblement, explorant un « corps-éclat-de-rire » passent des flux vibratoires.

« Faune » se ponctue d’évocations discrètes au ballet « l’Après midi d’un Faune », pièce phare de Vaslav Nijinski. Enfin, des codes du Drag King* (également discrets) sont aussi glissés dans le costume : tout cela pour permettre, en résonance, de se « trans-muter » un peu plus encore, en faune.

La danse est soutenue par une bande sonore diffusée en low tech (K7 et magnétos) et high tech (ordinateur / enceinte de monitoring), fabriquée par « l’artisan sonore » Mathias Forge. Elle est composée de 3 points sonores : des éclats de rires, une déclinaison délirante du mot « faune » qui vient à se transformer, des extraits musicaux de « L’après midi d’un faune », des sons de nature de Jean-Léon Pallandre , des voix enregistrées et numérique répétant tel un poème rythmique dada : « faune faune faune faune ». Bande sonore à laquelle a performeuse y mêle ses propres éclats de rires et ses respirations emprunts d’une gaîté légère et confinant parfois à l’obsession, la possession.

Chorégraphie/interprétation : Lisandre Casazza
Création sonore : Mathias Forge

Pièce créée sur commande du festival Résurgences et du Musée de Lodève entre mai et septembre 2020.

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