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Les Barbues, par la Compagnie La Déferlante...

mercredi 17 septembre 2014, par Dominique Villy

"Les Barbues ou de l’insatisfaction politique", spectacle de théâtre déambulatoire, prend sa source dramaturgique dans l’œuvre d’Aristophane, principalement Lysistrata et l’Assemblée des femmes :

deux comédies en apparence féministes mais formellement réactionnaires qui tournent en dérision la conquête et l’exercice du pouvoir au féminin, tant la chose était inconcevable.

Bien que les enjeux dramatiques des pièces d’Aristophane soient respectés et le recours à la mise en abyme opéré, c’est l’histoire de quatre femmes et d’un homme ancrés dans notre époque qui est racontée.

André Debourg, piètre comédien et metteur en scène prétend servir un théâtre populaire : un théâtre par le peuple pour le peuple en réquisitionnant ses comédiens parmi les badauds.

C’est ainsi qu’il jette son dévolu sur quatre femmes pour sa prochaine création.

À l’instar des héroïnes grecques, elles se réveilleront de leur profond sommeil et se libéreront de leurs carcans pour tenter d’échapper à la domination masculine et mener leur révolution en arborant de fausses barbes pour se faire entendre.

« Les Barbues ou de l’insatisfaction politique », à travers le récit de quatre anti-héroïnes aux parcours cabossés, interroge la place des femmes et son rapport au pouvoir dans une société prétendument civilisée et performante où la figure masculine et patriarcale prédomine.

Mais, il s’agit pour nous, ici, de susciter le rire même s’il doit être jaune. Faire rire autour de cette dichotomie des sexes, comme une incompréhension bimillénaire dont on ne parvient pas à se défaire.

Mais, entendons-nous bien, ce n’est pas parce que les femmes sont opprimées qu’elles ne sont pas tyranniques à l’égard d’autrui, en situation de fragilité.

"Les Barbues" engage joyeusement la réflexion sur la reproduction d’un modèle de domination et se livre crûment à une critique subversive des normes sociales à l’origine de nombreux stéréotypes des genres. Dépassant les frontières d’ordre sexuel, cette interrogation troublante interpelle sur les questions de lutte de classes et d’exclusion, comme un pied de nez aux morales surannées.

Idée originale : Corinne Chevalier et Claire Pétrouchine

Texte original : Sylvia Bagli, très très librement inspiré de Lysistrata et de L’Assemblée des femmes d’Aristophane

Mise en rue : Thomas Tessier

Costumes : Agnès Marillier

Interprètes : Corinne Chevalier / Maëva Husband, Olivier Ranger, Nathalie Julien, Claire Pétrouchine, Christophe Rosso

Production : Compagnie La Déferlante

Festival Chalon dans la rue

Juillet 2014

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