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samedi 18 avril 2020, par
18 avril
Je vais revenir à cette foutue imbécile de porte-parole de gouvernement.
Non, je n’ai pas oublié la majuscule à gouvernement.
Il ne la mérite pas.
La majuscule, c’est pour les noms propres.
Il ne l’est pas, propre.
Il est définitivement entaché, ce gouvernement.
Il est malodorant.
Je sais, je sais, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Je sais, ils sont bien crédules, ceux qui ont adhéré aux propositions d’avant élection présidentielle.
Changer. C’était le crédo. Changer la donne, changer les façons de faire. Changer les équipes. Changer les méthodes.
Oui, je vais y revenir, à cette fichue imbécile de porte-parole du gouvernement.
Changer pour quoi ?
Changer pour mieux, bien sûr. On ne change pas les équipes qui gagnent.
L’équipe précédente ne s’était pas montrée à la hauteur. Il devenait urgent de la congédier.
L’équipe précédent la précédente avait aussi communiqué sur le Changement (notez la majuscule). Changer était déjà le maître mot. Souvenez-vous de Sarkozy, prenant les rênes de l’UMP :
" J’ai changéééé...".
Oui ! Je vais y venir, à cette fichue imbécile de porte-parole du gouvernement !
Le prétendu Changement, attendu par tout le monde, depuis longtemps, c’était le créneau.
" J’ai une ou ouverture, là, disait le Jean-Claude des Bronzés."
"J’ai un boulevard, là" ! lui rétorque le jeune Macron, formaté par Rotschild & Co.
Les dents longues à rayer les parquets impeccables de l’Élysée, il en était déjà pourvu.
Les services de communication, le marketing politique, faut reconnaître qu’il sait s’en servir.
Combien de fois ai-je entendu dire, dans mon entourage :
" Enfin un Président (vous notez la majuscule !?) qui n’est pas minable quand il s’exprime en anglais. Enfin un Président de la République qui ne ridiculise pas tout son peuple en échangeant dans la langue de Shakespeare avec les grands de ce monde".
Et moi, comme un con, j’y croyais. J’ai pas d’éléments, moi. Je ne cause que le Franc Comtois.
Mais c’est qu’il parle anglais comme un zébu Tagalog, le gaillard.
Ouiiiiii ! J’y arrive, à cette fichue imbécile de porte-parole du gouvernement ! Oui !!
À force de marteler Changement Changement Changement Changement, il a fini par convertir une courte majorité de votants à sa cause.
On n’est pas raisonnables, aussi.
Et maintenant on l’a pour cinq ans, (enfin, plus que 30 mois) dans le poste, dans le salon, dans la salle du Conseil de nos Mairies... On n’est pas raisonnable !
Et cette foutue imbécile de porte-parole de gouvernement avec un tout petit g, me direz-vous ? On y vient ?
On y vient.
J’y viens.
Et ben détrompez-vous.
Elle n’est certainement pas l’imbécile crasse qu’elle laisse supposer chaque fois qu’elle ouvre le bec.
Elle est un élément majeur du système.
Elle est essentielle au bon fonctionnement de l’ensemble.
Elle est un catalyseur.
On la paie -et quand je dis "on", c’est Toi, Moi, Nous- pour focaliser les râleries, les manifestations d’ humeur, les quolibets, les moqueries des petites gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
On la paie pour encaisser les insultes.
On la paie pour recevoir sans broncher les tombereaux de fumier virtuel déversés sur ses escarpins de chez Louboutin.
On la paie pour le bon sourire qu’elle affiche sans coup férir.
On la paie pour son aptitude à se faire pourrir sur les réseaux sociaux après chacune de ses apparitions publiques.
On la paie pour l’endurance dont elle fait preuve.
On la paie pour en prendre plein la gueule, pour détourner l’attention, pour ne pas la porter sur les véritables ordures de ce gouvernement minable.