Journal de confinement, page 8...

Jeudi 26 mars

Rien de nouveau, à part le tour à pied à peine plus long, générateur d’une sorte se culpabilité.
Ai-je le droit d’être là, sur ce trottoir ? Ne vais-je pas tomber et me casser une patte, et entraver le travail des urgentistes ?
D’autre part si ma maison s’écroule durant mon absence, percutée par le seul avion qui zèbre mon ciel cette semaine, il vaut mieux que je sois ailleurs, non ?

Les boîtes de photos sont alignées, étiquetées. Les photos à donner sont en pochettes, à portée de main.
Les fichiers de l’ordi sont prêtes, eux aussi, à filer chez les heureux élus, par la magie de wetransfer...

C’est pas beau, le tekenique ?

Tekenique qui fait sans arrêt vibrer mon portable, dans ma poche.

Me voilà enrôlé dans divers groupes de discussion.
Les gens pleurent le confinement et le rompent à grands coups de blagues légères ou salaces, de vidéos souvent hilarantes, de réflexions philosophodrôlatiques...
Ne rien lâcher, se tenir les coudes, se dire qu’on s’aime avant qu’il ne soit trop tard...