Jeudi 26 novembre 2020.

Pseudo déconfinement après-demain.
Samedi 28 novembre 2020.
Trois heures de sortie autorisée, plutôt qu’une actuellement.
Dans un rayon de vingt km, plutôt qu’un seul aujourd’hui.
20x20x3,14 = 1256 km2
plutôt que :
1x1x3,14 = 3,14 km2

Ça va faire un peu plus d’espace pour agiter les guiboles, pour meuler la semelles des godasses de randonnée, pour choisir le lieu de pique-nique !

Je vais aussi pouvoir déposer le vélo du home trainer et retourner pédaler en vrai !
Il a autant que moi besoin de changer d’horizon : le mur de l’ancienne usine, face à l’entrée de mon garage, on en a maaaaarrrrrrre !
Pas une fissure, pas un défaut de crépis qu’on ne pourrait reconnaître parmi mille autres !

Alors, samedi matin, le bituuuuuuummmmmme !

Le vrai bitume.
La route.
Avec des nids de poule, avec des accotements, avec des talus, avec des herbes au bord, des arbres, des vaches qui paissent en toute quiétude. Avec du paysage, tout près, plus loin, très loin. Avec la rivière, ses poissons et ses pêcheurs, s’ils ont le droit...

La route et ses autres usagers.

Ceux qui me dépassent comme une rame de tgv, qui m’enrhument juste avec le courant d’air qu’ils produisent, qui me laissent sur place avec un sourire condescendant, ceux qui pensent tellement fort que je les entends :
« - Vise un peu le vieux barbu, comme il en bave, et pourtant ça ne monte presque pas ! »

La route avec ses autres usagers, les vieux, comme moi, mais plus cacochymes quand même.
Ils ne sont pas si nombreux, ceux qui ont pédalé comme des mulets, sur place, dans leur garage, sans se laisser distraire par les passants, par la sueur qui brûle les yeux, par le givre du matin, par les courbatures de la veille, de l’avant-veille et des jours précédents.

J’espère que ça n’aura pas été inutile.
J’espère aussi que je saurai toujours faire du vélo libre, sans entraves.

Mais je suis sûr que ces séances m’ont aidé à traverser la période noire !