Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Samedi 31 octobre 2020.

vendredi 13 novembre 2020, par Dominique Villy

Non ! Mais là, on ne va pas s’en sortir !
Au jour UN du reconfinement, nos boîtes mail sont déjà remplies de pétitions à signer...
Pour la réouverture des cafés et des restaurants.

Tu crois que je n’en souffre pas, tu crois qu’on n’en souffre pas, d’être privé du ptit noir du matin, carnet ouvert et stylo prêt à bondir, pour recueillir les brèves de comptoir ?
Tu crois qu’il ne va pas nous manquer, le petit mâchon, avec les amis, dans un restau accueillant ?
Pour la fermeture des super/hyper.

T’en connais des autres lieux de commerce, où en trente minutes, tu remplis le chariot de toutes les denrées nécessaires, sans être obligé de tracer dans cinq magasins, pour trouver le lait, le fil à linge, la lessive et la colle contact ?

Pour le réouverture des commerces de proximité.

M’enfin, Quand tout allait bien, quand CoronaMinus se cantonnait aux lointaines provinces chinoises, on constatait une affluence record sur les parkings des zones commerciales, aux entrées de nos villes ?

Pour la réouverture des librairies.

Ceux qui lisent régulièrement ne me feront pas croire qu’ils ne disposent pas, sur leurs étagères, d’ouvrages "à lire" ou "commencé et pas fini". Ils ne me feront pas croire non plus que parmi leurs amis lecteurs, certains ne seraient pas ouverts à des échanges, des trocs, des prêts. Sans compter la relecture des classiques qui dorment au grenier depuis un quart de siècle...

Déjà qu’avec le brassage de population dans les transports en commun, dans les lieux d’enseignement, sur les sites où le télé travail s’avère impossible à mettre en œuvre, on peut s’attendre au pire dans les prochaines semaines...

Oui, mais... Mais c’est les vingt ans de la petite fille. Faut bien y être !

NON !

Oui mais... C’est une visite à un proche, à l’hôpital. Une heure par jour est autorisée. J’y reste deux heures.

NON !

Oui, mais c’est les obsèques de la Tante Gusta. Ça se fait d’y aller.

NON !

Soit la Tata Gusta ne t’a pas couché sur son testament, et c’est trop tard.
Soit tu figures parmi les légataires, alors mieux vaudrait ne pas abréger le cours de ta vie, pour profiter de la marmite de lingots que le notaire va te refiler.

L’hosto où tu rends visite à la malade est un nid à infections en puissance, en plus d’être un repaire de gens diminués physiquement. Inutile d’y apporter les saloperies de la rue, inutile d’y séjourner et d’y attraper les vermines du lieu.

L’album familial ne te tiendra pas rigueur de ton absence lorsque Marie Joséphine souffla ses vingt bougies. Ce n’est pas sûr que ton absence sur les photos de la décennie suivante ne le peinera pas davantage...

Si tout le monde cherche à se situer en dehors du lot commun, on ne s’en sortira pas !

Et moi, je n’ai pas envie d’écrire pendant six mois.